dimanche 15 juillet 2007

[Kumtepa & Rishtan] Bazar et céramiques

Après avoir expérimenté les Daewoo Tico, Matiz et Nexia, nous nous lançons dans les transports publics avec les Marshrutnoe, Damas et autres bus inter-urbains...

On se rend d'abord à Margilan pour son bazar dominical gigantissime à Kumtepa. Là encore on parle avec tous les vendeurs (fruits secs, riz, miel, boucher...) dans un mélange d'anglais international et les quelques mots d'ouzbek que l'on essaye d'apprendre. En plein marché, dans un restau à l'hygiène plus que douteuse (le patron enfonce sa main cradissime au pouce recouvert d'un vieux pansement dans un tas de nouilles pour les plonger dans le bouillon!)je me goinfre d'une soupe de laghman (nouilles). Plus loin on fait halte autour de quelques shashlyks plus rassûrants! En tout cas, on doit être sous une bonne étoile, car pour l'instant les estomacs tiennent plus ou moins le coup!

L'après-midi on part pour Rishtan, le haut lieu de la céramique ouzbek, mais ville à grande majorité tadjik (absurdité des frontières administratives de Staline déjà mentionnée). Suivant le conseil de notre fidèle Lonely Planet Central Asia, nous débarquons chez Rustam Usmanov, céramiste de renom qui expose dans le monde entier. Il est d'ailleurs actuellement en déplacement et nous serons reçus par sa femme et son fils.

Le hasard des circonstances fait que nous rencontrons sur place un couple très sympa d'espagnol avec leur guide (très con!). Nous sympathisons et nous engageons dans une longue discussion complètement hors contexte: les desaparacidos argentins et chiliens, le fascisme en Espagne... et le tout avec thé et biscuits à volonté. Ca a peut être fait bizarre de se retrouver à parler de tels sujets lourds dans ce cadre, mais on se laisse porter par les hasards des rencontres. Aujourd'hui aussi je ferai la gaffe de dire à leur guide que je ne suis pas attiré du tout par Tashkent que je trouve "soviétique". Quelle erreur n'ai-je pas fait. Le voilà qui m'agresse franco en défendant à corps et à cris sa capitale qu'il trouve très moderne. J'ai appris ma leçon et arrondirais les angles la prochaine fois que l'on me demande mon avis sur la question!

On fait le plein de céramiques, autant de petits cadeaux pour nos prochaines visites chez les producteurs Slow Food au Kirghizistan.

Cette région du Ferghana ne voit pas beaucoup de touristes et est hors de l'itinéraire de masse. Pourtant les gens ne nous sautent pas dessus avec des "Hello, mister!". On se sent bien ici, on nous laisse trouver notre rythme.

Le soir on va diner dans un restau "trendy" près de l'université. Aucun plat typique n'y est servi. On choisit au hasard dans les menu en russe et on se retrouve avec de misérables côtes d'agneau cramées avec frites au ketchup! Quelle misère et ce pour un prix du triple habituel! On a compris notre leçon, demain soir nous retournerons dans notre restau fétiche de la veille: un café à shashlyk où les gens sont adorables (voir la séance photo mémorable du lendemain).