lundi 9 juillet 2007

[Bukhara] La route du désert...

Pas d'autres moyens de transport qu'un taxi en Khiva et Bukhara (environ 500km). On doit lacher 70$ pour faire le trajet. Notre chauffeur Gayraz nous raconte sa vie. Chauffeur de l'office de tourisme de Khiva, il revient juste de 3 ans en Corée où il a travaillé à l'usine Daewoo. Il n'a pas revu sa famille pendant tout ce temps. A son retour avec l'argent gagné à force d'heures supp, il a pu s'acheter cette nouvelle Nexia dans laquelle il nous emmène à Bukhara...

Gayraz parle un anglais approximatif mais très drôle. Il n'arrête pas d'employer l'expression "you, please", la substituant à n'importe quel mot qu'il ne connait pas. Ainsi pour dire que la Corée a délocalisé la production de la série des Nexia en Ouzbékistan, ça donne la phrase colorée:

"Daewoo Korea Nexia finish. Uzbekistan, you please!"

Gayraz màche du tabac et le crache régulièrement en ouvrant sa portière à pleine vitesse.

A la sortie de Khiva, on découvre les premiers champs de coton. Héritage absurde de l'aire soviétique qui a accéléré la désertification de tout le pays (la mer d'Aral en étant le plus triste et célèbre exemple).

La traversée du désert sera longue, surtout que sa clim ne marche pas. On longe un interminable gazoduc pendant une bonne partie du trajet. On espère que la voiture ne va pas tomber en panne au beau milieu du désert car nous nous déshydraterions à la vitesse de la lumière dans ces contrées hostiles.

Sur la route à Gazli, on dévore nos premiers shashliks, brochette de boeuf ou d'agneau grillés au BBQ. Quel régal!

Après six heures de route, nous atteignons Bukhara et sur recommandation de Richard nous logeons au Komyl B&B. L'endroit est très beau, maison du XIXème avec beaucoup de charme. La clim marche parfaitement. On va en profiter pour faire une sieste au frais pendant les heures les plus chaudes (il fera 50 degrés à l'ombre ce jour là!).

En fin d'après-midi nous nous lançlns dans les ruelles. La première impression est un peu mitigée. La ville ne se laisse pas dompter d'un premier abord. C'est vrai que nous sommes "gâtés" venant de Khiva où tout est facile et léché. Ici on doit passer par des quartiers sans grands intérêts avant de découvrir des beautés.

Mais cette première impression ne va pas longtemps durée. On se laisse prendre par le charme incontestable de cette ville authentique, vivante. En plus, les gens sont adorables. On se fait aborder par des jeunes plus polyglottes les uns que les autres. On prend un réel plaisir à s'arrêter et parler avec eux pour assoifer leur curiosité. Ils sont aussi fiers de leur ville, de leur pays et ne rêvent pas de fuir leur quotidien. Ainsi cette jeune fille qui souhaite aller à Venise avec son futur mari ouzbek (pour rien au monde elle choisirait un européen).

Nous finirons cette première journée ici par une sacro-sainte puase à Lyabi-Hauz, place centrale de la ville avec ses délicieuses fontaines qui apportent un soupçon de fraîcheur.